Il le fallait, c'est ici que tout a commencé, c'est ici que tout se finira probablement.
Voilà un an de ça je quittais le Sud, la terre qui m'avait vu grandir, la terre que je n'avais jamais quitté.
J'avais tout plaqué, tout vendu, je partais avec deux valises et un sac à dos.
Je me rappelle de certains qui me disaient que j'avais des couilles, d'autres qui me disaient que j'étais complétement timbrée, d'autres que j'allais me vautrer et rentrer dans les 6 mois à venir (si je l'ai entendu croyez-moi) et d'autres qui me disaient "me respecter" d'avoir autant de culot.
Un an... et j'ai l'impression que c'était hier, ou au maximum trois mois.
Les jours passent mais ne se ressemblent pas. Je n'arrive jamais à me fixer et me dire que le temps est long parce que je suis un électron libre sans atome crochu.
Je sais que je me répète mais je me suis offert le plus beau des cadeaux. J'ai toujours été une amoureuse de Paris, mais là, ma fidélité est sans faille, je ne me vois pas la quitter.
Si le gouvernement était moins frileux, je me marierai à elle (oui parce que même si je fais cet article bilan, je ne peux m'empêcher de partager mes idées façon propagande, et je vous emmerde!)
Au cours de cette année j'ai su devenir réellement autonome, égoïste, épanouie, bien, heureuse, amoureuse, libre, seule, aventurière, fière, frileuse (oui vous pouvez dire au revoir à l'Elodie qui n'avait jamais froid dans le sud, là je plie sous ces températures négatives), et m'affirmer pleinement dans tous les domaines possibles.
Je suis pleine de projet, pleine d'étoiles dans les yeux, je n'ai pas envie de m'arrêter en si bon chemin.
J'ai vécu la plus belle année de ma vie qui j'espère sera la première d'une longue dynastie.
J'ai fait de bonnes comme d'étranges rencontres, je me suis cherchée dans plusieurs bras que je croyais parfois être les bons, parfois que je fuyais au plus vite, et parfois auxquels je n'attendais rien. J'ai ri, bu et mangé à foison ici. J'ai erré, déambulé, marché parfois sans but parfois avec raison. j'ai hurlé, crié chanté dans la rue en bonne compagnie. J'ai marché plusieurs fois la nuit seule sous un phare d'une Tour Eiffel qui te rappelle toujours ton orientation. Je me suis fait des amis que tu as du mal à croire que ça ne fait même pas un an que tu connais. J'ai retrouvé de vieilles connaissances parfois au gré du vent.
J'ai appris à m'aimer avant d'aimer les autres. J'ai appris à me respecter avant de respecter les autres. J'ai appris à vivre ma vie plutôt que de vivre à travers celle des autres. J'ai appris à n'écouter que mon instinct plutôt que d'écouter les instincts des autres. J'ai appris à être encore plus secrète même si ça me bouffe l'intérieur. J'ai appris à relativiser sur la question existentielle de la vie. J'ai appris à me dire que si je ne devais pas reproduire c'est qu'il y avait une raison. J'ai appris à me protéger.
J'ai appris à grandir seule.
ET j'ai compris que le sud était fini pour moi, que je ne voulais plus y redescendre, que ma vie entière était ici, et que je vous méprise parfois d'avoir une vie de merde remplie de bagnole et d'essence trop chère, de vie complaisante à vous chopper un cancer de la peau sous un soleil de plomb 4 mois par an et d'un E.coli dans une eau sale même pas limpide, de payer des cocktails à 10€, à écouter de la musique de merde dès que vous sortez dans un pub, d'être entourés de vieux râleurs finissant leurs vieux jours, de n'avoir que trois à cinq pubs de merde pour sortir, de se croiser tout le temps par coïncidence alors que devinez quoi ce n'est pas une coïncidence c'est juste que c'est petit. À ne vivre que le négatif de la Côte au quotidien sans jamais profiter du positif. À vous croire les plus beaux et les plus forts parce que vous avez le soleil, mais devinez quoi vous avez une mentalité de merde. Vous êtes faux, hypocrites et « m'as-tu vu », et ça y pas que les parisiens qui le pensent...
Ha oui, je suis devenue cynique mais fallait que ce soit dit par une francilienne originaire du Sud pour apporter le cachet de ces dires.
Et si vous n'avez pas compris que le second degré reste la base de mon humour, passez votre chemin, même si il y a une très grande part de vérité et que je ne retire rien.
Je ne sais toujours pas ce que je serais dans 5 ans, 5 mois, 5 jours, mais c'est ce qui me plait ici. L'imprévu.
Actuellement, je suis en fin de contrat, et je ne sais toujours pas me fixer dans ma vie professionnelle (affective aussi vous l'aurez deviné, mais si vous me connaissez, ça vous le savez déjà).
Je tente actuellement de trouver un poste d'assistante d'architecte, et si possible d'éviter de rencontrer l'architecte avant son cabinet.
Depuis mon arrivée ici, deux crédos me bercent et me forgent, et concluront cet article
ADVIENNE QUE POURRA – CARPE DIEM