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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 10:04

Il le fallait, c'est ici que tout a commencé, c'est ici que tout se finira probablement.

Voilà un an de ça je quittais le Sud, la terre qui m'avait vu grandir, la terre que je n'avais jamais quitté.

J'avais tout plaqué, tout vendu, je partais avec deux valises et un sac à dos.

Je me rappelle de certains qui me disaient que j'avais des couilles, d'autres qui me disaient que j'étais complétement timbrée, d'autres que j'allais me vautrer et rentrer dans les 6 mois à venir (si je l'ai entendu croyez-moi) et d'autres qui me disaient "me respecter" d'avoir autant de culot.

 

Un an... et j'ai l'impression que c'était hier, ou au maximum trois mois.

Les jours passent mais ne se ressemblent pas. Je n'arrive jamais à me fixer et me dire que le temps est long parce que je suis un électron libre sans atome crochu.

 

Je sais que je me répète mais je me suis offert le plus beau des cadeaux. J'ai toujours été une amoureuse de Paris, mais là, ma fidélité est sans faille, je ne me vois pas la quitter.

Si le gouvernement était moins frileux, je me marierai à elle (oui parce que même si je fais cet article bilan, je ne peux m'empêcher de partager mes idées façon propagande, et je vous emmerde!)

 

Au cours de cette année j'ai su devenir réellement autonome, égoïste, épanouie, bien, heureuse, amoureuse, libre, seule, aventurière, fière, frileuse (oui vous pouvez dire au revoir à l'Elodie qui n'avait jamais froid dans le sud, là je plie sous ces températures négatives), et m'affirmer pleinement dans tous les domaines possibles.

 

Je suis pleine de projet, pleine d'étoiles dans les yeux, je n'ai pas envie de m'arrêter en si bon chemin.

 

J'ai vécu la plus belle année de ma vie qui j'espère sera la première d'une longue dynastie.

 

J'ai fait de bonnes comme d'étranges rencontres, je me suis cherchée dans plusieurs bras que je croyais parfois être les bons, parfois que je fuyais au plus vite, et parfois auxquels je n'attendais rien. J'ai ri, bu et mangé à foison ici. J'ai erré, déambulé, marché parfois sans but parfois avec raison. j'ai hurlé, crié chanté dans la rue en bonne compagnie. J'ai marché plusieurs fois la nuit seule sous un phare d'une Tour Eiffel qui te rappelle toujours ton orientation. Je me suis fait des amis que tu as du mal à croire que ça ne fait même pas un an que tu connais. J'ai retrouvé de vieilles connaissances parfois au gré du vent.

 

J'ai appris à m'aimer avant d'aimer les autres. J'ai appris à me respecter avant de respecter les autres. J'ai appris à vivre ma vie plutôt que de vivre à travers celle des autres. J'ai appris à n'écouter que mon instinct plutôt que d'écouter les instincts des autres. J'ai appris à être encore plus secrète même si ça me bouffe l'intérieur. J'ai appris à relativiser sur la question existentielle de la vie. J'ai appris à me dire que si je ne devais pas reproduire c'est qu'il y avait une raison. J'ai appris à me protéger.

J'ai appris à grandir seule.

 

ET j'ai compris que le sud était fini pour moi, que je ne voulais plus y redescendre, que ma vie entière était ici, et que je vous méprise parfois d'avoir une vie de merde remplie de bagnole et d'essence trop chère, de vie complaisante à vous chopper un cancer de la peau sous un soleil de plomb 4 mois par an et d'un E.coli dans une eau sale même pas limpide, de payer des cocktails à 10€, à écouter de la musique de merde dès que vous sortez dans un pub, d'être entourés de vieux râleurs finissant leurs vieux jours, de n'avoir que trois à cinq pubs de merde pour sortir, de se croiser tout le temps par coïncidence alors que devinez quoi ce n'est pas une coïncidence c'est juste que c'est petit. À ne vivre que le négatif de la Côte au quotidien sans jamais profiter du positif. À vous croire les plus beaux et les plus forts parce que vous avez le soleil, mais devinez quoi vous avez une mentalité de merde. Vous êtes faux, hypocrites et « m'as-tu vu », et ça y pas que les parisiens qui le pensent...

 

Ha oui, je suis devenue cynique mais fallait que ce soit dit par une francilienne originaire du Sud pour apporter le cachet de ces dires.

Et si vous n'avez pas compris que le second degré reste la base de mon humour, passez votre chemin, même si il y a une très grande part de vérité et que je ne retire rien.

 

Je ne sais toujours pas ce que je serais dans 5 ans, 5 mois, 5 jours, mais c'est ce qui me plait ici. L'imprévu.

 

Actuellement, je suis en fin de contrat, et je ne sais toujours pas me fixer dans ma vie professionnelle (affective aussi vous l'aurez deviné, mais si vous me connaissez, ça vous le savez déjà).

 

Je tente actuellement de trouver un poste d'assistante d'architecte, et si possible d'éviter de rencontrer l'architecte avant son cabinet.

 

 

Depuis mon arrivée ici, deux crédos me bercent et me forgent, et concluront cet article

 

ADVIENNE QUE POURRA – CARPE DIEM

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 01:10

Jsuis paumée lui dit-elle

J'adore qu'on dise qu'importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse lui dit-elle

J'ai les gencives anesthésiées lui dit-elle

Je sais plus où je vais lui dit-elle

J'aime souffrir lui dit-elle

J'ai plus un rond lui dit-elle

J'en aime un inaccessible lui dit-elle

Pourquoi tu pars pas lui dit-elle

J'ai faim lui dit-elle

J'ai peur lui dit-elle

Écouter c'est pas du gâteau de Mano Solo me fait chialer lui dit-elle

J'ai froid lui dit-elle

Tu me plais lui dit-elle

Je crève d'envie de me payer la place pour Saez lui dit-elle

Mais t'es trop gentil pour moi lui dit-elle

Je ne prendrai jamais les devants lui dit-elle

Je ne sais plus aimer lui dit-elle

Merci pour le verre lui dit-elle

Je dois sans doute passer à côté de beaucoup de choses lui dit-elle

Mais j'ai peur de l'engagement avec des gars bien comme toi lui dit-elle

T'es pas assez autiste et barré comme moi lui dit-elle

L'amour se conçoit que dans la souffrance lui dit-elle

Je sais que je m'en mordrai les doigts lui dit-elle

Il me manque c'est sur lui dit-elle

J'adore le cinéma français lui dit-elle

Pourquoi je te parle de lui dit-elle

Je ne peux pas avoir d'enfant lui dit-elle

Je t'avouerai que je te vois pour en oublier d'autres chauves comme toi lui dit-elle

J'ai envie de gerber lui dit-elle

Non je ne peux pas boire un autre verre, je ne peux payer ma tournée lui dit-elle

Combien toucheront mes parents si je dois crever lui dit-elle

J'aimerais me mettre en couple un jour pour me rappeler lui dit-elle

Je ne sais pas accepter le bonheur lui dit-elle

Pourquoi tu m'embrasses pas lui dit-elle

Ha ça non Lorant Deutsch pas touche lui dit-elle

Jpense à me foutre en l'air quand je pense au fric lui dit-elle

J'aimerais le revoir au moins une fois lui dit-elle

Tu penses souvent à elle lui dit-elle

T'as pas encore peur de moi lui dit-elle

J'ai rien à t'offrir lui dit-elle

J'attends rien de toi lui dit-elle

J'attends tout de lui lui dit-elle

J'ai peur des chiens lui dit-elle

Je ne supporte pas les films d'horreur lui dit-elle

Je sais que je pourrais l'oublier avec cet autre mais pas avec toi lui dit-elle

J'ai horreur des chats c'est faux mesquin et profiteur lui dit-elle

Eux deux font partis des indécis ceux qui ne savent pas me ranger dans des cases, pas comme toi lui dit-elle

Même déçue j'attendrai lui dit-elle

On se rentre lui dit-elle

Un dernier verre non merci lui dit-elle

J'aime le pepsi lui dit-elle

Le Bus Palladium ? évidemment lui dit-elle

J'ai préféré le perdre par fierté plutôt que de revenir vers lui lui dit-elle

Bonne nuit lui dit-elle

J'aimerais me faire tatouer sur le pied mais c'est pas ma priorité lui dit-elle

Ce qui le fait flipper, c'est que depuis tout ce temps je le connaisse comme si c'était mon mec lui dit-elle

Je hais les nanas qui se font acheter par leur mec et qui dise que tout s'offrir dans la vie c'est facile lui dit-elle

Oui j'aimerai bien un smartphone j'avoue lui dit-elle

Lucchini est génial je l'adore lui dit-elle

On s'appelle lui dit-elle

Ce qui me fait chier c'est que même sans le connaître, j'aurais kiffé un petit bout rapide de chemin à ses côtés lui dit-elle

Je cours, je veux pas rater le dernier métro lui dit-elle

Écoutes les Blacks Minous, ils sont géniaux lui dit-elle

J'aime tes tatouages lui dit-elle

Bon ben à demain alors lui dit-elle

 

 

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 23:18

Allez qu'on se mette les points sur les I direct,

 

J'assume ce que je suis, ce que je fais, ce que je vaux, ce que je vis, et je vous emmerde, qu'on soit clair...

Si vous n'avez pas compris que ce blog est rempli d'éléments parfois tirés de ma vie privée, parfois inspirés, parfois totalement inventés, passez votre chemin, vous m'enlèverez une épine du pied.

Lire des messages privés comme "mais sérieusement t'as pas honte de t'afficher" concernant la petite histoire où la nana pense être enceinte, je trouve ça limite manque d'ouverture d'esprit, de ne pas comprendre que c'est un blog, et qu'il faut tirer le vrai du faux de tout ça... ou l'inverse....

 

Et pour qu'on se le dise :

 

Je me perce si j'ai envie de me percer, je me fais percer, c'est mon corps et je finirai suicide girl c'est décidé

Je bois si j'ai envie de boire jusqu'à en vomir mes tripes et ne plus me rappeler de mon prénom ni de mon adresse

Je fume si je veux fumer, et merde c'est parce que vous n'avez pas l'habitude de me voir avec une clope au bec qu'il faut rester la bouche bée, les gars j'ai 24 ANS !!!!

Je sors aux heures auxquelles je veux sortir, je fais ce que je veux, et ne me rappelez pas que je dois bosser demain, je suis une grande merci

Je m'habille, me coiffe, me maquille comme j'en ai envie

BON DIEU ARRETEZ DE ME DIRE QUE MON DECOLLETE EST ABUSE... ENCORE UNE FOIS JE SUIS GRANDE MAJEURE ET RESPONSABLE PUTAIN ! et j'aime mes seins !

Qui êtes-vous bande de mère Thérésa et Pape déguisés que vous êtes ?! Ne vous êtes jamais vous posés la question que c'était voulu et assumé ?

Je suis vulgaire pour vous ? passez votre chemin

Je mène ma vie comme je l'entends, je ne veux plus entendre ces discours, plus jamais, vous m'ennuyez

Également, laissez moi mener ma vie affective, sociale pour ne pas dire sexuelle comme je l'entends, putain ! où alors ne me demandez plus un détail, et ne vous délectez plus de mes histoires. Ce n'est pas ma faute si votre vie est chiante.

Une nana qui assume ses faits et gestes est une salope, une chaudasse, un mec lui en revanche est un dieu ? Où est la logique dans tout ça ?

 

Je vais éviter de trop m'énerver mais laissez-moi vivre cette vie qui pour la première fois depuis 6 mois me fait vibrer

 

Et puis encore une fois qu'on soit clair, je n'ai aucune leçon à tirer.

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 18:36

Aujourd'hui 5  conseils pour une adaptation parisienne plus facile:

 

1. Les parisiens sont les précurseurs des SMS oraux, alors raccourcissez au maximum  vos lieux à citer quand cela est possible par exemple:

 

Ici tu ne vas pas à la Gare Saint Lazare, mais à Saint Laz, (attention par sms ça donne St Laz, évidemment)

Ici tu ne vas pas à la Place d'Italie mais à la Place d'It (d'ailleurs, j'ai remarqué que ça faisait de toi une habituée de Paris ou pas)

Ici tu ne vas pas à l'Université de Nanterre, tu vas à Nant U,

Ici tu ne vas pas à la place de la République, mais à la Répu (oui même si c'est très laid !)

Ici tu ne vas donc pas à la Bastille mais à la Bas' (se prononce "Basse")

Ici tu ne vas pas aux Invalides mais aux Inva...

Ici tu ne prends pas le métro, mais le trom, le tromé, et pour les plus chics le sub (déjà entendu plus d'une fois...)

Ici tu ne vas pas à la Défense, mais à la Def (même si on peut comprendre que tu es en plus de ça défoncé),

Ici tu ne donnes pas rendez-vous au Trocadéro, mais au Troca

Et donc évidement, tu ne vas pas sur les Champs Elysées mais sur les Champs,

Évidemment, tu ne vas pas à la gare d'Austerlitz, mais à la gare d'Auster', voire même entendu une fois à Auster,

 

Deux trois petites exceptions toutefois: la Tour Eiffel garde son intitulé exact ainsi que toutes les portes de Paris, la Porte de Versailles reste la Porte de Versailles etc....  alors du coup si vous souhaitez ne pas  vous mettre les parisiens dans le dos, évitez de trop vous rendre aux portes de Paris, cela les fatiguerait d'avance...

 

 

2. Le métro

 

Ne pas se mettre face aux portes, lorsque l'on veut rentrer dans le wagon, mais se mettre sur le coté,

Ne jamais dire bonjour dans le métro quand on rentre dedans: ce n'est pas un bus !

Ne jamais sourire dans le métro

Ne pas se lever et laisser la place aux personnes âgées et femmes enceintes: et oui, si vous souhaitez devenir de parfaits parisiens, vous n'avez plus une part d'humain en vous !

Ne pas avoir peur de la foule et poussez les gens pour bien être tassé: n'ayez pas peur de vous retrouver une main coincée sous le postérieur d'un parfait inconnu et pour se tenir de se retrouver le nez sous une aisselle malodorante d'un inconnu également,

Ne pas hésiter à pousser les gens pour sortir du métro bondé, et si vous donnez des coups de coude ou de sac, là vous êtes en chemin d'être un parisien !

 

Naturellement à l'entrée comme à la sortie du métro vous COURREZ ! (donner des coups de coude sont des bonus parisiens).

Et si vous êtes fatigués et que les escalators font le travail pour vous, et que vous souhaitez ne pas monter une seule marche (paradoxalement le parisien peut être parfois lent), restez sur le côté droit de l'escalator, sous peine d'être insulté(e), si vous stationnez du côté gauche sans avancer.

 

 

3. L'adaptation

 

Pour une adaptation plus simple et plus rapide, évitez de trop parler de votre région d'origine, vous serez sinon catalogués comme des singes de foire.

Perdez donc toute expression typique de chez vous, exit les "crains dégun", "ficanasse", "peucher" et tout autre expression qui vous rendent pittoresque...

Veillez à contrôler voir à perdre votre accent, les roses deviennent des des "rôses" ici, le un devient un et non "heing", les cheveux deviennent "chveux" ici, idem pour les pneus (prononcé "peneu") deviennent ici des pneus...

Si vous souhaitez vous intégrer sans trop vous faire remarquer, contrôlez-vous !

 

La clef du secret réside dans le fait de dire la province pour parler de votre région d'origine.

Par exemple, je ne  viens pas de Provence, ou du Sud, mais je suis de la province...

 

4. Le temps

 

Être à Paris c'est accepter l'idée que le soleil est une légende. Il n'apparaît que la semaine des 4 jeudis entre les deux dimanches.

Lorsque le soleil pointe son nez, n'hésitez pas: sortez votre plus belle tenue d'été, il se pourrait que cela dure... deux minutes, et pour les jours les plus chanceux deux heures !

Également, si vous souhaitez un teint hâlé naturellement, n'hésitez pas à sortir votre plus beau maillot de bain dans un parc !, cela peut paraître saugrenu, mais croyez-moi, vous serez ton sur ton avec des parisiens dignes de ce nom.

 

5. La bonne humeur

 

Perdez-là tout de suite !! elle vous trahit

Ici vous tirez la gueule ! en permanence même quand vous apprenez une bonne nouvelle, trouvez quelque chose de négatif à redire.
Exemple: "Ils ont réammenagés les horaires du RER pour rendre la circulation plus simple ? (donc la on est en phase bonne nouvelle, enchaînez de suite par ) " Oui mais bon c'est pas tellement au point, et ça le sera jamais de toutes façons...

Devenez blasés naturellement et votre adaptation ne sera que plus simple

 

 

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 21:10

          Je pense beaucoup plus à toi depuis que je suis à Paris.

Quand je déambule dans le XIVème, je me demande si tu as foulé ce trottoir à cet endroit exact où je marche

Quand j'entends mon amie dire que son fils est né dans la clinique à coté de l'hôpital où tu as donné vie à ma mère, je pense à toi,

Quand je traîne au jardin du Luxembourg, je me demande si tu t'asseyais sur les chaises, bancs ou sur la pelouse,

Quand je vais au Sacré Coeur, je brûle toujours un cierge pour toi, mais ne donne rien à l'église parce que je ne crois en rien,

Quand je prends le métro, et que je vois la station Denfert, je me demande si tu prenais le métro, et si oui quelles lignes tu prenais

Je me demande où tu as vécu exactement à Paris, et où tu allais te promener. Mais ces question seront sans réponse parce qu'on ne parlait pas de ces choses là avec toi.

 

          Je ne t'ai pas connu longtemps et finalement j'ai beaucoup de souvenirs de toi:

toi nous emmenant mon frère et moi, se baigner dans la rivière,

toi nous tricotant nos pulls

toi nous emmenant en ballade, ramasser des pignons et dévorer notre butin après

toi t'occuper de ton jardin en permanence, nous laissant manger tes arbousiers

toi nous faisant de délicieuses confitures

toi jouant aux cartes avec nous

toi veiller sur nous quand nous allions en vacances chez toi

La liste serait longue mais malgré tout ce sont les souvenirs qui me marquent le plus, et ces souvenirs sont des souvenirs ou tu protégeais les tiens.

 

          Je t'en ai voulu d'être partie si tôt et de m'abandonner aussi facilement,

A 9 ans, je n'avais pas compris et j'avais perdu ma maman bis.

J'ai une mère formidable, mais toi tu la complétais... Tu cultivais des légumes dans ton jardin, arrosait tes plantes à l'aube, tricotait en permanence, tu étais douce, dévouée, gentille... tu étais la grand-mère que beaucoup auraient rêvé d'avoir.

 

          Depuis que tu es partie, j'ai toujours eu ta photo à coté de moi posée sur une table de nuit TOUJOURS depuis mes 9 ans, peu importe où se trouvait cette table de nuit: Grasse, la Seyne sur Mer, Paris...

Cette petite photo que j'ai prise c'était pour le jour de la fête des mères, j'en suis sure. Nous t'avions offert des jonquilles jaunes, tu poses devant ton portail rue des eucalyptus à Vidauban et le numéro 66 de ta maison est juste derrière toi.

Quand je suis mal, que je suis triste et que tu me manques je dors avec ta photo.

Quand je relâche la pression, quand j'en ai marre d'avoir la tête haute, tu es sous mon oreiller pour protéger mon sommeil.

Quand il m'arrive des grands moments de peur, de solitude, d'angoisse tu es posée et serrée contre mon coeur

Quand il m'arrive quelque chose de positif, je t'embrasse et te serre contre moi

Quand c'est Noël, mon anniversaire, la fête des grands-mères, le nouvel an, ta fête, (pas ton anniversaire, je ne connais même pas ta date de naissance), je t'observe quelques secondes et te transmet le message de bonne année, de fête....

Parfois même, je te mets dans mon sac pour me protéger de ma journée, d'ailleurs la dernière fois c'était pour l'opération de ta fille, tu étais avec moi dans ma blouse au travail et j'allais mieux.

 

          Ce soir je n'ai aucune réelle raison de t'avoir près de moi, et pourtant au moment même ou je t'écris tu es posée sur ma poitrine.

J'ai ressenti l'envie subite de t'écrire une lettre ouverte, qui ne sert à rien puisque internet n'existait même pas au moment où tu as disparu et que de toutes façons tu ne peux pas la lire.

Je me suis toujours moquée de ceux qui écrivent des lettres ouvertes aux personnes disparues, et ce soir je t'écris, tu es l'une des rares personnes à faire tomber ma fierté de son piédestal et de faire un truc contre mes principes.

Et puis, toi et moi nous nous écrivions régulièrement. Je ne t'écrivais pas du Baudelaire ou du Shakespeare du haut des mes 7 / 8 ans, mais on s'écrivait quand même, et toi, tu répondais à mon frère et à moi en nous découpant des images de magazine, par des cartes postales...

Ce soir, il est vrai j'ai eu envie de faire revivre cette liaison épistolaire, et te prouver que je sais écrire désormais un peu plus de quatre lignes !

 

          Alors oui, ce soir je t'écris parce que je pense à toi, parce dernièrement j'ai parlé de toi à une personne que je connaissais à peine, et que je me suis dit que cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas dormi à mes cotés et qu'il fallait que je te parle.

Je descends dans le Sud pour mes vacances, je ne pense pas que j'aurais le temps d'aller voir où nous avons déposé tes cendres, mais je culpabilise déjà  de savoir si je vais pouvoir le faire ou pas.

En tout cas, je peux te dire que si j'y vais, j'agirai comme à mon accoutumé quand j'y allais dans le plus grand secret de ta fille, de mon ex compagnon, de tout le monde quand je vivais à 30 minutes de ta dernière demeure (enfin quand la ville de Toulon permettait qu'on la traverse rapidement), j'irai te déposer une rose blanche, (mes préférées, car j'ignore les tiennes) et arracherait une branche du buis où tu as été déposé.

 

          Je t'aime, tu me manques, il me manque de t'appeler mémé, il serait faux de dire que je pense tous les jours à toi, mais tu es toujours présente avec moi, je ne t'oublies pas et ne le ferai jamais, je veille sur ta fille, ton premier petit-fils à toi préféré, ton gendre, ton fils et sa famille surtout une de ses filles, essaie de te rendre fière chaque jour et tente de veiller sur moi malgré tout.

 

Elodie

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 22:34

Il y a eu quelque chose dans son regard qui l'a trahit.

Ce fut bref, mais je l'ai détecté dans son regard.

Désormais à ses yeux, je suis une jeune femme plus une jeune fille.

Et j'ai vu qu'elle était fière de cela.

J'en étais heureuse et fais comme si de rien n'était...

 

Elle a laissé glissé que j'étais devenue très débrouillarde,

Que l'aisance et la facilité à laquelle je prenais les métros l'impressionnait,

Et que j'étais intarissable sur certaines anecdotes parisiennes.

 

Je l'ai emmené dans un lieu très surprenant,

Un lieu qui vous en jette pleins les yeux,

Elle a aimé et j'ai aimé qu'elle ait aimé

Si j'avais pu, j'aurais liké le fait qu'elle ait aimé

 

Elle sait désormais qu'il faut impérativement attendre à droite sur les escalators,

Et aujourd'hui, elle a osé prendre le métro seule pour me rejoindre au boulot,

Elle a compris que mettre ses écouteurs dans les oreilles et devenir indifférente à ce qu'il se passait aux alentours aidait à être moins impressionnée,

Elle commence à devenir plus parisienne que moi (en plus elle a un gros avantage à être née dans le XIVème, je fais pâle figure avec Nice comme lieu de naissance)

 

J'ai su que j'étais véritablement sa fille, lorsque le cheesecake chocolat blanc du Starbucks a été une véritable révélation pour elle,

 

Hier, c'était Arc De Triomphe, Montmartre, Tour Eiffel à ses côtés avant d'aller bosser,

Aujourd'hui, Mémorial de la Shoah et Île de la Cité,

Demain, Musée de l'Orangerie et sûrement un peu de répit tout de même autour d'un Moka blanc du Starbuck (et le cheesecake qui passera sans doute bien),

 

Demain soir, c'est petite soirée de boulevard tranquille,

Nous allons voir les Chevaliers du Fiel,

Elle pour rire et se divertir, moi pour retrouver mon accent du Sud qui commence à me manquer.

 

La semaine en est déjà à sa moitié et tout passe si vite.

Nouveau boulot, beaucoup de choses à retenir mais c'est bien dur quand on a la tête ailleurs...

Passé un certain âge les rôles s'inversent,

Ce ne sont plus les parents qui s'inquiètent des enfants, mais bel et bien les enfants qui s'inquiètent des parents,

Je n'aime pas la laisser seule,

Je sais c'est une grande fille mais bon...


Bientôt ça sera le moment du départ, je préfère ne pas y penser, sinon je pourrais me déclencher mon premier coup de blues parisien...

Et je dois avouer que je n'en ai pas vraiment envie... c'est un coup à rester en déprime totale jusqu'à ce que je la revois.

Alors, je braverai plus que jamais ma solitude et irait me balader seule dans la plus belle ville au monde. Cela me changera les idées.

 

En attendant, j'arrête d'écrire des textes qui servent à rien, et part rejoindre les bras de Morphée, bercée par sa respiration apaisante.

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 23:10

Hier était une première, attention j'annonce le menu: conduite sur le périph (quoi vous aviez déjà deviné, je n'ai donné aucun indice pourtant !)

 

Plus d'un mois sans conduite: Ma fidèle C3 prénommée Sasha et moi sommes dit adieu un beau matin le dimanche 8 janvier.
Depuis je n'avais plus conduit.

 

Alors le métro c'est sympa (même très sympa) mais je ressentais quand même le besoin de tenir un volant dans les mains.
Croyez-moi, on se sent libre quand on en tient un dans les mains, et qu'on avance droit. (Quand on conduit au quotidien, on ne s'en rend plus compte). Presque tout puissant (enfin quand on a le plein dans le réservoir et que la voiture ne fait pas des siennes, sinon t'es une merde et un piéton est plus fier que toi...)

 

Madame ma mère venant demain (à peu près à cette heure-ci, ce sera les grandes retrouvailles sur le quai de la gare demain), je devais acheter un fauteuil dépliable lit. Ni une ni deux, la généreuse Aline propose de mettre à ma disposition sa voiture pour aller à Ikea. Et nous voici toutes les deux sur le périph et l'autoroute francilien direction "le géant du meuble suédois responsable de nombreux divorces suite aux montages de meubles"

 

Conduisant un véhicule inconnu aux proportions imposantes (véhicule familiale bien large), j'ai commencé par une conduite de type "mamie mode". D'une part parce que les parisiens conduisent comme des malades, et d'autre part parce que je ne connais pas le véhicule.

Nous voici le périph: il  faut s'insérer... Petit coup de pression.... mais a passé l'épreuve saine et sauve. Une bretelle, puis deux bretelles tu t'insères par la gauche NORMALE, et deux secondes après par la droite NORMALE. Coup de pression car c'était pile au moment où nos amis les camionneurs avaient décidés de faire une concentration et conduire tous les uns derrière les autres.

Arrivées saines et sauves à Ikea, je prends confiance me gares TRANQUILLE, genre je connais le gabarit du véhicule par coeur.

 

Deux heures et demies plus tard (oui le labyrinthe suédois a eu raison de nous), nous chargeons le véhicule de mon nouveau fauteuil  pour mes futurs invités, mangeons de délicieux donuts ikea (ils n'étaient pas à monter soi même), nous repartons.

 

Et là ma conduite a été d'une étonnante confiance. Je me suis même mise à insulter ces c*** de parisiens qui se foutent en plein milieu de ton chemin, te coupant la priorité, s'arrêtant devant toi,  te regardent presque gênés et attendent que tu leur dises de passer... (en même temps tu ne peux plus passer)

Nous nous sommes données à coeur joie pour les insulter, et aussi étonnant que cela puisse paraitre, j'ai l'accent qui ressort puissance 15 quand j'insulte, presque par provocation face à leur accent au cul de poule.

 

Et croyez-le ou non (témoin à l'appui), j'ai réussi à faire un créneau DU PREMIER COUP.

 

Voilà cette histoire servait à rien, juste pour éviter un statut facebook, où j'aurais probablement écrit "CONDUIRE SUR LE PERIPH: CHECK"

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 10:40

A l'heure où tout est grave puisque la France va perdre son triple A, j'ai décidé de faire une liste pour faire un petit bilan de mon départ (et oui, aujourd'hui cela fait un mois que j'ai quitté le sud cher à mon coeur pour Paris).

 

J'en profite pour au passage vous remercier de vos SMS, mails, messages d'encouragement, j'arrive un peu mieux à identifier ces lecteurs anonymes. Ravie que ça vous plaise, je pensais ne pas être compréhensible lorsque j'écrivais, en fait ce blog est pour moi un défouloir, un brainstorming de tout ce qui passe et pour répondre à une question qui m'a été posée; oui les histoires courtes et longues sont FORTEMENT inspirées de ma propre histoire ! à vous de savoir où la réalité et la fiction commencent...

 

Revenons à  nos moutons, je vais noter tout ce qui s'est passé ce mois dernier à la façon Moody's:

 

Être partie vivre son rêve absolu: +++

S'être confortablement installée: ++

Visiter et découvrir: +

Être à fond dans la recherche de taff: ++

Être acceptée dans deux écoles de secrétariat médicale: ++

Avoir passé des entretiens: +

Avoir rencontré de nouvelles personnes: +

Retrouver sa vieille amie Aline: +++

S'habituer à la colocation: ++

Épargner au cas où: --

Avoir envie de conduire: +

Ressentir le manque de certaines personnes: +

Ressentir le besoin de rentrer: ---

Avoir hâte de voir tous ces amis et famille venir la voir: +++

Faire attention à son alimentation: --

Recevoir sa table basse pendant la rédaction de cet article +++

Prendre ses cachets pour contrôler le diabète: Renseignements non fournis

S'habituer au changement de climat: ---

S'habiller chaudement: ---

Être à l'aise et prendre le métro tranquillement: ++

Savoir se déplacer d'un point A à un point B sans regarder son application RATP: ---

Apprécier prendre des photos à tout va: +++

Prendre goût à écrire pour un oui pour un non sur ce blog: +++

 

La liste sera complétée, l'inspiration me manque.

Pour l'heure je me prépare à aller à un rdv, puis profiter de ces trois prochains jours avec Elo qui monte sur Panam.

 

Ps: lorsque je vous écris From Paris with Love, ça ne veut pas dire que je vous aime d'un amour passionné, mais plutôt que c'est avec toute mon affection et mon amitié que je pense à vous...

 

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 18:29

Dans deux jours, cela fera un mois que j'ai quitté "mon pays".

La région Paca, celle où j'ai toujours vécu et que je n'avais jamais quitté plus de trois semaines.

 

Je m'étais dit que j'allais avoir le mal du pays dans les deux semaines suivant mon départ... je touche du bois mais jusqu'à présent tout va bien.

Il est vrai que je m'occupe pas mal l'esprit.

J'ai emménagé en premier temps, acheté des meubles, fait des travaux, fait des achats (un peu trop même), puis je me suis mise à chercher du taff (période que je continue à traverser actuellement...)

 

Bref et il y a eu LES WEEK-ENDS... mes moments de visite, de relâche, de découverte, de libération totale...

Grand Palais - Champs Élysées - Louvre - Orsay - Montmartre - Sacré Coeur - Tour Eiffel...  la liste peut être longue... tous ces lieux magiques qui me confortent un peu plus dans mon choix d'être partie.
Tous ces paillettes que je m'envoie dans la gueule dès que je sors d'une bouche de métro....

Haaa le métro... lieu d'indifférence totale que j'adore. Ces longs tunnels carrelés blancs que tu traverses, parfois t'as l'impression de marcher un kilomètre (ça me fait songer, je veux investir dans un podomètre, histoire de rire un peu)

Lieu où tu te rends compte que l'accordéon est l'instrument de prédiliction... où t'as un gars qui s'assoit sur le strapontin à côté de toi et qui te pique ton écouteur et qui te dit "trop bon son, c'est quoi miss ?"  euh... Saez msieur, mais lâches mon écouteur !" (épisode arrivé en rentrant tout à l'heure à la maison).

Bref le métro, j'adore tu restes sous terre parfois une heure et tu t'en rends pas compte... 15  minutes dans le RER, 10 dans la une, 20 dans la 13 (ça c'est mon trajet pour aller chez Aline au passage !) , de lignes en lignes tu traverses la ville avec ta musique à fond dans les oreilles.

 

Alors non, le choix n'est pas regretté, je n'ai pas encore pleuré, je n'ai pas dépéri de solitude, je n'ai toujours pas ouvert le livre avec vos dédicaces, je n'ai toujours pas lu ta lettre... Parce que le vide n'est pas présent, et que je n'ai pas envie de le créer.

 

Évidemment, je vous crache à la gueule ma joie et mon bonheur de vivre enfin ma vie, d'être heureuse enfin, de vivre ce que j'avais toujours rêvé, j'envoie parfois même des SMS en disant juste je suis heureuse.

 

Mais c'est sur que vous me manquez.

Je vous envoie des "coucou" comme ça juste pour dire "je pense à toi". Je ne réponds parfois pas à vos réponses, je vous écris sous terre dans le métro et une fois à la surface, le téléphone est dans le sac, je fais ma vie seule presque coupée du monde, et je vous réponds dans le métro du retour, ou dans le lit la nuit.

Je ne vous oublie pas sachez-le.

 

J'ai envie de discussions politiques et de discours impolitiquement correct avec lui, j'ai envie de hurler une chanson avec elle dans sa voiture, j'ai envie de voir son parcours et s'il protège Sasha avec lui, j'ai envie de boire un cappuccino daim sur un lieu de baise avec elle, j'ai envie de me faire un pub avec lui, de passer des heures à parler comme deux psys en thérapie avec elle, de rouler sans but avec elle, de passer du temps à rien faire avec lui, de manger une salade de chèvre chaud avec elle, de déconner sur des vannes de Jamel avec lui, de me taper un macdo de la mort qui tue avec lui, de parler dans le hameau avec lui, d'aller dans le Var et les voir, être à ses côtés et redevenir sa voisine pour voir ses futurs changements, de découvrir mieux ce couple que j'ai à peine découvert avant de partir, découvrir la doudounette parce que c'était un vrai coup de foudre amical, de me mettre une mine avec vous tous à l'unisson, et une avec vous séparément...

Et il y a eux à qui je leur dois tout, dont j'arrive toujours pas à m'enlever ce sentiment de culpabilité de les avoir abandonné... ils me manquent c'est certain.

 

Vous vous reconnaissez au moins une fois dans ces paroles citées, et c'est très bien, c'est pour vous dire que je ne vous oublie pas.

 

Alors oui, j'avoue que quand j'ai vu un portrait de Fragonard tout à l'heure au Louvre j'ai souri... j'ai même pris une photo du petit écriteau parce qu'il y avait écrit Grasse dessus... c'est débile, je sais... Mais j'ai souri... tendrement.

J'ai presque pris en photo une plaque d'immatriculation 06...
Il arrivera un moment où je le ferai je le sais... Mais pour l'instant je me contente de sourire à chaque fois que je vois une plaque 9.3. en pensant à chaque fois comment dans le sud on en rit du 9.3...

 

Je n'oublie pas d'où je viens, je sais où je vais.

 

Oui, désormais je cours un peu quand je vois dans l'écran que c'est mon RER qui approche et que je ne suis pas encore sur le quai, oui ça me fait chier d'attendre 12 minutes un RER, oui je vais au bout du quai pour être au plus proche de la sortie une fois arrivée, oui je calcule plus les personnes qui font la manche dans le métro, oui je calcule plus personne tout court d'ailleurs, j'observe moins les personnes et devient un pion qui se déplace... Mais j'adore me perdre dans cette populace.

 

From Paris with Love

 

Elodie

 

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 20:58

" Te voici enfin Dame de Fer " avais-je écrit la semaine dernière en publiant ta photo sur Facebook .

Je te défiais, et t'annonçais un duel sans merci la semaine suivante.

 


La semaine s'est écoulée, et nous voici, l'une face à l'autre

Allons vieille Dame de Fer, montres moi ce que tu as dans le ventre.

 

Je suis un peu fourbe et je ne suis pas venue seule, NON

J'ai en ma possession un appareil photo qui te ridiculisera et prouvera ma victoire.

Qui plus est, le soleil est mon allié et c'est de façon déloyale que je viens te défier.

Alors, je m'arme de patience et attends l'heure et demie pour ce combat.

Je fais la queue sans mot dire pour te grimper, savourant mon stratagème

Mais voici que le soleil se défile peu à peu, il ne réchauffe pas, il annonce la couleur qu'il ne fera que juste acte de présence durant ce duel impitoyable.

Je me sens moins fière et espère que tu ne t'es pas trouvée d'allié.

 

Me voici tout à toi, je m'élève à tes côtés.

Mais voici que tu m'attaques directement, je n'avais pas pensé à ce paramètre.

Tu es grande Dame de Fer, si grande que les hommes en dessous ne sont que des petits points... des tous petits points...

 

Tu me troubles et me déstabilises, je l'avais un peu ressenti en traversant les ponts de la Seine mais me disais que c'était dans ma tête, mais voici que tu réveilles une angoisse naissante en moi: le vertige

Je suis tétanisée. Je n'ose pas sourire, je n'ose pas sortir le téléphone de la poche, de peur que par réflexe je penche ma tête vers le bas. Je me sens mal, et pas rassurée du tout.
Je développe la marche d'un robot, et ne m'avance guère vers tes bords...

Je me rassure et me dis que tu es là depuis 1889, (quand on y pense à deux ans près nous avons un siècle qui nous sépare).
Si tu avais du t'écrouler, tu l'aurais fait avant.

 

Alors je retrouve mes esprits et te mitraille par mon canon*.

Prenant un peu plus mes aises, tu abats ta seule et unique carte qui m’achèvera: tu as fait appel à ton fidèle allié: le froid.

Celui-ci s’abat en un vrai froid polaire, me glaçant littéralement sur place. Je suis incapable de lutter... et le soleil lui s'est caché derrière deux ou trois nuages, observant discrètement la scène.

 

Ton allié me tétanise tellement que je rate beaucoup de photos, tellement je tremble.

Et c'est à ce moment là, à peine à ton deuxième étage que j'ai compris que tu avais gagné, et que je m'inclinais platement.

Tu n'es pas un vieux de la vieille, non toi tu es une veille du vieux Eiffel.

Je baisse mes armes, range mes mains dans les poches, claque des dents et observe ce que tu contemples depuis tant d'années, et je t'envie.


Je monte à ton sommet, et bonne joueuse que tu es, tu me fais grâce d'un peu de chaleur dans ta baie panoramique vitrée. Je te fais honneur et monte à ton sommet, observe, photographie et me tais.

 

Je redescends niveau par niveau à tes jambes, mais notre duel m'a laissé de lourdes séquelles. Je tremble, j'ai froid, je suis congelée, je suis en hypothermie. Tu as paralysé mes pieds qui refusent d'avancer,  mes jambes sont glacées et tout mouvement les brûle, mes dents claquent à se casser entre elles, mes yeux pleurent d'avoir été autant humiliés, mes joues sont figées et mon nez coule seul sans en demander mon avis.

 

Tu as gagné aujourd'hui, et affaiblie, je décide d'arrêter mon expédition dominicale et rentre me réchauffer. Il m'a fallut plus de trois heures pour m'en relever


Tu as gagné, et ce soir à travers ma fenêtre tu me nargues et de ton phare si puissant tu me rappelles qui est le patron.


Tu es une Grande Dame, Dame de Fer, et pour cela je te fais ma plus belle révérence en t'offrant un portrait, il ne vaut pas grand chose, des plus grands s'y sont aventurés et ont su par leurs photos te donner tes plus belles lettres de noblesse.

 

045.JPG

 

*libre à vous d'y voir une image militaire, ou la marque d'un appareil photo.

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